SMMAR

NOS GRAND PROJETS

Le PGRE

Pourquoi réaliser un PGRE ? 

Un déficit important

L’étude d’évaluation des volumes prélevables globaux (EVPG) a permis en 2013 de diagnostiquer le déficit hydrique quantitatif net à l’étiage du bassin versant de l’Aude : 37 millions de m3. Au vu des enjeux présents que sont l’alimentation en eau potable, l’agriculture et la navigation, une réflexion concertée de la gestion quantitative de l’eau a été engagée au travers de l’élaboration d’un Plan de Gestion quantitative de la Ressource en Eau (PGRE). Ce document a été approuvé le 26 janvier 2017.

A travers 87 actions le PGRE vise la résorption du déficit de 37 millions m3, se traduisant à terme par une sortie du classement des bassins versants de l’Aude médiane et de l’Aude aval du dispositif Zones de Répartition des Eaux (ZRE : « zones présentant une insuffisance, autre qu’exceptionnelle, des ressources par rapport aux besoins » – art R211-71 du code de l’environnement). L’atteinte de l’équilibre sur l’Aude se juge au respect 8 années sur 10 d’un débit d’objectif d’étiage (DOE) au niveau de l’écluse de Moussoulens, fixé à 4,4 m3/s en moyenne mensuelle.  L’objectif de retour à l’équilibre est fixé à l’horizon 2024.

Qui anime le PGRE ?

À la demande du préfet, sous le pilotage de l’État, le SMMAR anime la démarche de construction concertée et de mise en oeuvre du PGRE, aux côtés de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de l’Aude (DDTM 11), de la chambre d’agriculture de l’Aude, et de l’Agence de l’Eau RMC. Le suivi de l’ensemble de cette démarche est assuré au sein du Comité Technique Inter-SAGE (CTIS) regroupant les représentants de(s) :

    • 3 CLE du bassin
    • l’instance de concertation Aude médiane
    • tous les acteurs concernés du territoire : gestionnaires d’ouvrages, profession agricole, autres usagers et institutionnels (Région, Département, Agence de l’Eau et autres services de l’Etat). 
    • CLE des SAGE limitrophes, particulièrement les territoires concernés par les transferts d’eau (Orb, Agout, Hers mort, Ariège et le territoire du SAGE de Salses-Leucate).

A l’échelle de leurs périmètres les CLE des 3 SAGE du bassin du bassin versant de l’Aude constituent les lieux de débats et de validation des principes de gestion à mettre en place ou à conforter, des actions à engager et des répartitions de volumes ou valeurs seuil de débit à définir.

Comment est animé le PGRE ?

Quelle stratégie pour atteindre cet objectif ?

Le CTIS a validé une stratégie à « deux détentes ».

La première consiste à prioriser la limitation du gaspillage et la recherche d’économies d’eau (effort sur le colmatage des fuites, plus forte adéquation entre besoins réels et prélèvements, organisation des préleveurs et des prélèvements) dans le but d’une gestion collective plus efficace.

La seconde vise à privilégier une gestion solidaire de l’eau à l’échelle du bassin versant. Cela suppose que le PGRE réponde à tous les enjeux du territoire en veillant à une juste répartition de l’eau de l’amont à l’aval (équité de traitement) et à la généralisation du principe de compensation des prélèvements sur le domaine réalimentable.

Aude

Plan d’actions

Le plan d’actions du PGRE

Sur la base des résultats techniques de l’étude EVPG (Étude d’évaluation des Volumes Prélevables Globaux), il a défini :

    • Un programme d’actions comportant 87 actions décrites, chiffrées (en volume d’économies et en coût) et rattachées à une maîtrise d’ouvrage (collectivités, Voies Navigables de France, chambre d’agriculture, Association syndicale autorisée ou union d’ASA….).
    • Un calendrier de programmation pour chaque opération ainsi qu’un plan de financement prévisionnel.

Le PGRE est un outil contractuel qui permet de rassembler, donner un cadre à la réflexion sur le partage de la ressource ainsi qu’à l’ensemble des actions de gestion quantitative. Ses actions seront ensuite intégrées dans les PAGD (Plan d’Aménagement et de Gestion Durable de la ressource en eau et des milieux aquatiques) ou règlement des SAGE lors de leur révision.

Focus sur des actions phares

Adduction d’eau potable (AEP)
    • Identification des fuites
    • Amélioration de l’efficience des réseaux;
    • Schéma départemental de sécurisation de l’AEP
    • Stratégie d’organisation des compétences eau et assainissement
Agriculture
    • Création d’une association fédérant les préleveurs individuels
    • Equipement de mesure des prélèvements
    • Participation au schéma directeur d’eaux brutes
    • Signature de nouveaux contrats de canaux portés par des ASA sur les territoires Aude Médiane et Aude Aval
    • Réfection de prises d’eau
Navigation

Optimisation de la gestion des ressources en étiage et des infrastructures (étanchéification des berges, automatisation…)

Vers un dispositif de compensation des volumes

25 des actions du PGRE doivent permettre d’atteindre 33 millions de m3 d’économies. Le rééquilibrage complet passe donc par la mise en œuvre d’une action spécifique de compensation des prélèvements à hauteur de 4 Mm3.

Il s’agit, en période d’étiage, de mobiliser des volumes d’eau disponibles dans des barrages réservoirs existants (12 millions de m3 théoriquement mobilisables sur le bassin versant de l’Aude) via les cours d’eau dits « réalimentables ».

3 ouvrages sont visés par le dispositif : Matemale, Ganguise, Laprade. 

Par des lâchers programmés, les volumes manquants pourraient être restitués dans les cours d’eau en amont des points de prélèvements. Ce système de compensation des volumes prélevés répond parfaitement à une gestion solidaire de bassin versant.

Seuil, Moussoluens

Les enjeux

Les principaux enjeux du bassin versant de l’Aude

L’adduction d’eau potable (AEP)

La consommation est inégalement répartie, la plus forte demande se situe à l’aval du bassin, dans le Narbonnais où elle connaît de grandes variations saisonnières liées au tourisme littoral. D’importants efforts sont engagés par les collectivités pour améliorer les rendements de réseaux, mais les disparités restent encore fortes selon les territoires.

Les usages agricoles

Les prélèvements bruts agricoles représentent autour de 95 M m3. Les principales prises sont situées sur l’Aude médiane et l’Aude aval où se concentrent 86% du déficit global du bassin (calculé en année quinquennale sèche entre juin et octobre). Ces prélèvements sont réalisés « au fil de l’eau ».
Avec l’approbation du PGRE, d’importants travaux de modernisation des systèmes d’irrigation ont été engagés sur les territoires les plus déficitaires. Ces opérations relèvent de démarches contractuelles (contrat Robine, Robine/Gailhousty, Canet, Olonzac…) et contribuent très largement au retour à l’équilibre.

La navigation sur le canal du Midi et ses annexes 

Le canal est alimenté en eau depuis des barrages de la Montagne Noire dont les volumes transitent par un système de rigoles qui captent au passage une partie de la ressource de certains petits cours d’eau. Tout au long de son tracé audois, des compléments importants sont apportés par prises d’eau directes dans le fleuve ou ses affluents. La fonction initiale de cet ouvrage est la navigation mais au fil du temps, s’y sont développés d’autres usages qui ont pris une importance croissante voir maintenant prépondérante. C’est aujourd’hui aussi un vecteur en eau privilégié pour de l’irrigation agricole par des prises individuelles ou collectives ou pour assurer le remplissage d’autres réserves.
Cette caractéristique fait que le débit nécessaire à la navigation est actuellement largement inférieur au débit dérivé. Des investigations devraient permettre de mieux cerner les volumes en jeu pour chacun des usages liés au Canal.

L’hydroélectricité sur la Haute Vallée de l’Aude

Avec une production hydroélectrique de 143 M W représentant 18% de la puissance de l’ex-région Languedoc Roussillon, le bassin de l’Aude contribue de manière significative à la production d’énergie renouvelable.
Cette activité induit de forts prélèvements intégralement restitués au milieu. Elle est aussi à l’origine, sur la partie amont de l’Aude, d’un tronçon court-circuité d’environ 30 km (problématique de débits réservés) et sur la partie aval, d’une variation journalière du débit de l’Aude qui se propage jusqu’à la mer.
Les effets des éclusées ont favorisé le développement de l’activité d’eaux vives contribuant au développement économique de la haute vallée. Par ailleurs, les effets des éclusées sur le bon fonctionnement des milieux aquatiques est en cours d’expertise. Tous ces sujets constituent l’un des enjeux du SAGE HVA. Il convient d’insister que les déstockages réalisés pour la production hydroélectrique contribue de manière indirecte mais très significative, à la réduction du déficit quantitatif de l’axe Aude par des lâchers en période estivale (lâchés au travers de la convention de Matemale destinés à soutenir l’irrigation aval ou lâchés de production hydroélectrique).
L’existence d’ouvrages hydroélectriques en amont du bassin est une plus-value dont l’optimisation au bénéfice de la résorption du déficit doit être recherchée autant que possible.

L’avenir ?

La résorption du déficit

La mise en œuvre des actions du PGRE vise un meilleur partage de l’eau vis-à-vis des usages existants, une résorption du déficit selon les besoins et la ressource à un instant « t ». En fonction du niveau d’économies réalisées sur la ressource en eau, le système de compensation pourra en partie répondre aux nouveaux besoins et aux conditions météo nouvelles liées au changement climatique.

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Le SMMAR et ses Syndicats de rivières adhérents œuvrent à la gestion des milieux aquatiques et la prévention du risque inondation sur le bassin versant de l'Aude, de la Berre et du Rieu.